Au commencement était un prince, qui vivait au siècle dernier dans les ors et le luxe de la cour persane. En 1850, le jeune noble abandonna les privilèges de sa condition pour embrasser la foi d'un marchand qu'on appelait le Báb, lequel sacrifia sa vie à prôner une nouvelle religion, fondée sur l'égalité, la liberté et la justice dans un pays où régnait l'obscurantisme. Emprisonné à son tour, le prince Bahá'u'lláh passa ses quarante dernières années embastillé à Saint-Jean-d'Acre, d'où il ne cessa de clamer ses prophéties : tous les mouvements religieux sont les maillons d'une même chaîne, les différents dieux sont les visages multiples d'un unique créateur, les croyants doivent tendre vers un but commun : la paix. Ainsi naquit le Bahá'ísme, quatrième et ultime religion issue de la lignée d'Abraham, qui essaima dans le monde entier depuis les geôles de Palestine.
En Iran, bien qu'ils représentent la deuxième religion, les Bahá'ís sont toujours persécutés par le régime islamiste : plus de 200 d'entre eux ont été exécutés depuis l'avènement des ayatollahs, et 17 sont actuellement emprisonnés.
Bien que d'origine récente, le Bahá'ísme n'a rien d'une secte. Aujourd'hui, 6 millions de fidèles, issus de toutes les origines religieuses, implantés dans 235 pays, continuent de méditer le message de Bahá'u'lláh et de le traduire en actes : cette religion sans église ni clergé, reconnue par l'ONU en tant qu'organisation non gouvernementale, est impliquée dans 1500 projets humanitaires d'alphabétisation, de lutte pour l'égalité des droits de la femme, de développement économique ou sanitaire, etc.
Cette année, les disciples de Bahá'u'lláh fêtent le centenaire de la foi baha'ie en France, en souvenir de la première communauté bahá'ie fondée sur notre sol par une jeune Américaine, May Bolles.
Marion Festraëts