1 Deux nouvelles réalités nous incitent à vous adresser ces mots. La première réalité est la conscience de plus en plus vive, partout dans le monde, des dangers menaçants et effroyables que recèle la pandémie du coronavirus. Dans de nombreux pays, malgré de vigoureux et courageux efforts collectifs pour éviter une catastrophe, la situation est déjà grave, provoquant des drames familiaux et personnels et plongeant des sociétés entières dans une crise. Des vagues de souffrance et de chagrin déferlent sur un endroit après l’autre, et elles affaibliront différents pays, à différents moments, de différentes manières.
2 La seconde réalité, qui devient chaque jour plus évidente, est la résilience et la vitalité toujours aussi grande du monde bahá’í face à un défi sans équivalent dans la mémoire humaine. Votre réponse a été exceptionnelle. Lorsque nous vous avons écrit le mois dernier, au Naw-Rúz, nous tenions beaucoup à mettre l’accent sur les qualités impressionnantes que démontraient des communautés dont le modèle d’activité habituel avait été perturbé. Tout ce qui s’est produit pendant les semaines qui se sont écoulées depuis, durant lesquelles de nombreux amis ont dû respecter des restrictions de plus en plus sévères, n’a fait qu’accroître notre admiration. Tirant des enseignements de l’expérience acquise dans d’autres parties du monde, certaines communautés ont découvert des manières sûres et créatives de sensibiliser des populations aux exigences en matière de santé publique. Une attention particulière est accordée à ceux qui sont les plus menacés par le virus et les difficultés économiques qui résultent de sa propagation ; les initiatives présentées sur le Bahá’í World News Service (Service de nouvelles mondial bahá’í) à cet égard ne sont que quelques-unes des innombrables initiatives en cours. Elles sont appuyées par des efforts visant à examiner, à promouvoir et à cultiver les qualités spirituelles les plus nécessaires en ce moment. Nombre de ces efforts sont forcément déployés dans des unités familiales ou individuellement, mais là où les circonstances le permettent ou lorsque les outils de communication le rendent possible, un sentiment de solidarité extraordinaire est activement nourri parmi les âmes qui vivent une situation similaire. La dynamique de la vie communautaire, si importante pour le progrès collectif, ne sera pas étouffée.
3 Nous avons été réconfortés par la compétence avec laquelle les assemblées spirituelles nationales, ces infatigables généraux de l’Armée de lumière, ont guidé leurs communautés et élaboré leur réponse à la crise. Elles ont été fermement soutenues par les conseillers et leurs auxiliaires qui, comme toujours, ont levé l’étendard du service aimant avec héroïsme. Tout en restant bien informées de la situation qui change souvent rapidement dans leur pays, les assemblées ont pris les dispositions nécessaires pour administrer les affaires de la Cause, et en particulier pour tenir des élections là où cela demeure possible. Grâce à des communications régulières, les institutions et agences ont offert sages conseils, réconfort et soutien, et encouragement constant. Dans de nombreux cas, elles ont également commencé à cerner des thèmes constructifs qui émergent des discours qui se dégagent dans leur société. Dans notre message du Naw-Rúz, nous avions exprimé l’espoir que cette mise à l’épreuve de l’endurance de l’humanité lui conférerait une meilleure compréhension, cet espoir est déjà en train de se réaliser. Des dirigeants, d’éminents penseurs et des commentateurs ont commencé à explorer des concepts fondamentaux et des aspirations audacieuses qui, ces derniers temps, étaient largement absents du discours public. Ce ne sont, pour le moment, que de premières lueurs, mais elles laissent entrevoir la possibilité d’un moment de conscience collective.
4 Le réconfort que nous trouvons en voyant la résilience du monde bahá’í se manifester dans l’action est atténué par notre tristesse devant les conséquences de la pandémie pour l’humanité. Hélas, nous sommes conscients que les croyants et leur entourage partagent aussi cette souffrance. La distance que tant de personnes dans le monde maintiennent avec des amis et des membres de leur famille, en raison des exigences de la sécurité publique, fera place, pour certains, à une séparation permanente. À l’aube chaque jour, il semble certain qu’encore plus de souffrances seront endurées avant que le soleil ne se couche. Puisse la promesse de les retrouver dans les royaumes éternels apporter réconfort à ceux qui perdent des proches. Nous prions pour que leur cœur soit soulagé et pour que la grâce de Dieu entoure ceux dont l’éducation, l’emploi, le foyer, voire les moyens de subsistance sont menacés. Nous supplions Bahá’u’lláh et implorons ses bénédictions et sa miséricorde pour vous, pour ceux que vous chérissez et pour tous vos compatriotes.
5 Bien que le chemin à parcourir soit long et ardu, nous sommes extrêmement confiants en votre force d’âme et en votre détermination à parvenir au terme de ce parcours. Vous puisez dans des réserves d’espoir, de foi et de magnanimité, faisant passer les besoins des autres avant les vôtres, permettant à ceux qui sont démunis d’être nourris spirituellement, à ceux qui ont de plus en plus soif de réponses d’être satisfaits et à ceux qui aspirent à travailler pour l’amélioration du monde de se voir offrir les moyens de le faire. Comment pouvons-nous en attendre moins de la part des disciples dévoués de la Perfection bénie ?
La Maison universelle de justice