D'un cœur plein de joie et de reconnaissance nous vous annonçons la victoire éclatante de l'accomplissement du Plan mondial de neuf ans. L'Armée de la Lumière a gagné sa deuxième campagne globale ; elle a dépassé les buts fixés pour l'expansion et a atteint un degré véritablement impressionnant de participation universelle, les deux objectifs du Plan. Nous témoignons avec gratitude et amour des confirmations incessantes que Bahá'u'lláh a déversées sur ses serviteurs, rendant chacun d'entre nous capable de lui offrir une partie de notre labeur, de notre dévouement, de notre sacrifice, de notre supplication qu'Il a si abondamment récompensés. En ce centenaire de la révélation du Plus Saint Livre, la communauté du Plus Grand Nom dépose son hommage de victoire à ses pieds, reconnaissant que c'est Lui qui l'a accordée.
A la fin du Plan de neuf ans, la Cause de Dieu se trouve plus largement répandue, plus solidement établie, et ses propres relations internationales plus étroitement unifiées qu'en 1964 lorsque le plan fut lancé. 95 nouveaux territoires ont été ouverts à la foi ; les 69 Assemblées Spirituelles Nationales qui assuraient la tâche de la communauté mondiale se sont élevées à 115, 5 de plus que le nombre requis. Ces Maisons secondaires de Justice embryonnaires sont soutenues par plus de 17000 Assemblées Spirituelles Locales, 5000 de plus que prévu et 12000 de plus qu'au début du plan. Des Bahá'ís demeurent dans 69500 localités, 15000 de plus que le nombre requis, et 54000 de plus qu'en 1964. De la littérature bahá'íe a été traduite en 225 langues en sus, ce qui porte le nombre total à 571 ; 63 terrains pour les temples, 56 Hazíratu'l-Quds nationaux et 62 dotations nationales ont été acquises portant le nombre total de ces propriétés à 98, 112 et 104 respectivement ; 50 instituts d'enseignement et écoles d'été et d'hiver jouent leur rôle dans l'instruction bahá'íe, et 15 Maisons d'éditions publient de la littérature bahá'íe dans les langues principales du monde. Le Temple-Mère de l'Amérique latine a été construit et consacrée Parmi les buts dont l'aboutissement dépend de circonstances favorables indépendants de notre volonté figurent l'enregistrement des Assemblées et la reconnaissance des jours saints Bahá'ís. C'est un plaisir de rapporter que 90 Assemblées Spirituelles Nationales et 1556 Assemblées Spirituelles Locales - 181 de plus que le nombre total requis - ont été enregistrées, tandis que les jours saints Bahá'ís ont été reconnus dans 64 pays et le certificat de mariage Bahá'í a été reconnu dans 40 pays.
Cette grande expansion de la foi nécessita une armée de pionniers internationaux. Deux appels principaux furent lancés sollicitant 461 et 733 pionniers, ce qui avec des appels additionnels pour des postes déterminés, amena le nombre indispensable en pionniers à un total de 1344. La communauté du Plus Grand Nom répondit en fournissant 3553 pionniers qui, de ce fait, quittèrent leur foyer. 2.265 sont encore à leur poste.
Au Centre mondial de la foi, le volume des écrits sacrés Bahá'ís et des écrits de Shoghi Effendi qui ont été collationnés et classifiés a augmenté d'une façon continue, tâche soutenue et enrichie par le travail d'un comité spécial que l'Assemblée Spirituelle Nationale d'Iran avait nommé. Le matériel au Centre mondial comprend quelque 2600 tablettes originales de Bahá'u'lláh, 6000 d' 'Abdu'l-Bahá et 2500 lettres de Shoghi Effendi et, en outre, quelque 18000 copies authentifiées d'autres de leurs tablettes et lettres. Elles ont toutes été étudiées, des passages importants en ont été extraits puis classifiés et les sujets répartis sous 400 rubriques générales.
Le synopsis et la codification des lois et ordonnances du Kitáb-i-Aqdas - achevant le progrès considérable qu'avait fait le Gardien bien-aimé en cette tâche - sera publié lors du centenaire de la révélation du Plus Saint Livre, lequel centenaire, comme déjà annoncé, sera célébré pendant ce Ridvan à la fois en Terre sainte et partout dans le monde bahá'í.
La constitution de la Maison Universelle de Justice, proclamée par Shoghi Effendi comme étant la plus grande loi de la foi de Bahá'u'lláh, a été formulée et publiée.
Les jardins à Bahjí et sur le Mont Carmel ont été agrandis d'une manière significative et des plans ont été approuvés en vue du développement et de l'embellissement de toute l'étendue des propriétés bahá'íes entourant les tombeaux sacrés à Bahjí et à Haïfa.
La proclamation universelle de la foi, processus intensif qui commença au cours de la troisième phase du Plan et qu'il faudra soutenir pendant longtemps, fut ouverte en octobre 1967 par la commémoration du centenaire de la proclamation de Bahá'u'lláh aux rois et souverains associés à sa révélation du Súriy-i-Mulúk à Andrinople. Cet événement historique fut commémoré lors des six conférences intercontinentales tenues simultanément dans différentes parties de la planète. Ce programme de proclamation reçut une forte impulsion par les autres neuf conférences océaniques et continentales qui se produisirent tout au long de la durée du plan. Les quinze conférences auxquelles avaient assisté presque 17.000 croyants provoquèrent une grande publicité dans la presse et à la radio, et elles donnèrent 1'occasion aux Bahá'ís de porter le message divin a la connaissance des dignitaires et des notables. Cette campagne de proclamation qui se poursuivra bien au-delà de la fin du plan de neuf ans, fut ouverte par la présentation au nom de la Maison Universelle de Justice, à 142 chefs d'état, d'un livre spécialement édité contenant la traduction anglaise de tablettes et passages des écrits dans lesquels Bahá'u'lláh quelque cent ans auparavant, avait lancé sa puissante proclamation à l'humanité.
Les rapports entre la Communauté Internationale Bahá'íe et les Nations Unies connurent un point culminant dans leur développement lorsque cette Communauté fut accréditée auprès du Conseil économique et social des Nations Unies en tant qu'organisation non-gouvernementale avec statut consultatif. La Communauté internationale bahá'íe a maintenant un représentant permanent auprès des Nations Unies et tient un bureau à New York.
Les Mains de la Cause, aimées et vénérées, ont pendant toute la durée du plan de neuf ans, et dans un esprit de sacrifice, rendu des services éminents. Elles ont, dans tous les coins du monde, inspiré les amis, secondé les Assemblées Spirituelles Nationales, encouragé le travail d'enseignement et joué un rôle vital dans le succès du plan. Le sort traînant de plus d'une communauté nationale a été révolutionné par la visite d'une Main de la Cause ; la prise de mesures rapides et énergiques inspirées par la Main, provoquèrent des résultats étonnants, renversant complètement les perspectives de la communauté. Les Mains ont aussi enrichi la littérature de la foi par des ouvrages remarquables.
Le but du plan destiné à développer " L'institution des Mains de la Cause de Dieu en consultation avec le corps des Mains de la Cause en vue de l'extension à l'avenir de ses deux fonctions qui leur sont assignées : la protection et la propagation ", fut accompli par étapes, aboutissant à 1'établissement de onze Corps continentaux des conseillers, dont les membres furent nommés par la Maison Universelle de Justice. Ils assumèrent la responsabilité des membres auxiliaires pour la protection et la propagation. Dès lors, les Mains bien aimées ne s'identifièrent plus individuellement à un continent particulier - sauf en ce qui concerne leur résidence - mais étendirent leur champ d'action sur la planète entière. Conseillés et guidés par les Mains de la Cause de Dieu travaillant en étroite collaboration avec elles, les Corps continentaux des conseillers ont déjà, dans la courte durée de leurs fonctions, rendu d'importants et inestimables services.
Trois développements prodigieux se sont opérés pendant le plan de neuf ans, à savoir, le mouvement en avant de la jeunesse au front du travail d'enseignement, le gros accroissement des ressources pécuniaires de la foi et la multiplication surprenante de projets soutenus entre Assemblées nationales.
Le premier de ces développements, l'heureuse montée au premier plan de la jeunesse bahá'íe a changé la face du travail d'enseignement ; des murs impénétrables ont été enfoncés ou surmontés par des groupes enthousiastes de jeunes Bahá'ís pieux et dévoués, présentant le message divin à leur propre génération d'une façon qu'elle accepte, génération par laquelle le message s'est répandu et se répand à travers tout l'édifice social. Le monde Bahá'í entier a frissonné de joie à ce développement. Ayant rejeté les valeurs et les normes du vieux monde, la jeunesse bahá'íe désire ardemment apprendre les principes de Bahá'u'lláh, s'y adapter et offrir ainsi le programme divin pour combler le vide qu'a laissé l'abandon du vieil ordre.
Le but fixé dans le plan requérant un vaste accroissement des ressources pécuniaires de la foi a suscité une réponse réconfortante de la communauté bahá'íe entière. Non seulement le fonds Bahá'í international mais aussi les fonds locaux, nationaux et continentaux de la foi ont été alimentés par voie de sacrifices. Cette preuve concrète de l'amour que les amis portent à la Foi, a permis à tout le travail de progresser : l'assistance prêtée aux pionniers et aux enseignants itinérants, l'érection de Mashriqu'l-Adhkár(s) et l'acquisition de propriétés bahá'íes, l'achat de lieux saints au berceau de la foi et au Centre mondial, le développement d'institutions destinées à l'éducation et à l'instruction, et toutes les activités multiples d'une communauté mondiale vigoureuse, constructive et en progression. Fait intéressant à signaler : 60% du fonds international de la foi a servi à supporter le travail d'Assemblées Spirituelles Nationales à promouvoir le travail d'enseignement et à défendre la Cause contre les attaques déclenchées dans maintes parties du monde. Sans une telle aide de la part de la communauté mondiale bahá'íe, de nombreuses Assemblées nationales seraient paralysées dans leurs efforts d'expansion et d'approfondissement. L'administration de l'Huqúqu'lláh a été affermie en préparation de son extension dans d'autres parties du globe. Un fonds international de délégation (deputization) fut créé au Centre mondial dans l'intention d'assister les pionniers et les enseignants itinérants prêts à servir mais n'étant pas à même de subvenir à leurs propres frais. Ce fonds fut, par la suite, élargi de manière à soutenir aussi des projets de fronts intérieurs nationaux. Contribuer aux fonds est une faveur qui sera toujours accordée à tous les croyants ; la croissance de la foi et l'essor de son ordre administratif exigent l'écoulement constant et progressif de nos ressources, si peu que soit la quantité en comparaison avec la générosité et la surabondance des confirmations déversées par Bahá'u'lláh.
Au lancement du plan, 219 projets d'assistance furent spécifiés au moyen desquels des communautés nationales devaient prêter leur concours en fournissant à d'autres communautés généralement éloignées d'elles géographiquement, ou des fonds, ou des pionniers, ou du matériel d'enseignement. L'intention de ces projets visait à resserrer les liens d'unité entre les pays lointains du monde Bahá'í et les différentes traditions sociales, culturelles et historiques. Ainsi, plus de 600 projets ont été réalisés à la fin du plan. La coopération entre les communautés s'est développée davantage dans le domaine de la publication de littérature bahá'íe, notamment en espagnol et en français et dans les langues africaines. Un vaste champ d'efforts fructueux s'offre sous ce rapport.
Le manque de liberté dans certains pays, les véritables répressions ou les obstacles légaux et physiques dans d'autres, ont fait que certains buts spéciaux - surtout ceux requérant l'enregistrement ou la reconnaissance - n'ont pu être atteints. En prévoyance, la Maison Universelle de Justice fit appel à des communautés nationales dont les pays permettent la libre pratique et promotion de la foi, pour augmenter leurs propres buts et pour assurer ainsi que le total des buts soit acquis. Il s'est avéré encore impossible de mettre en train les travaux de construction du Mashriqu'l-Adhkár à Téhéran, mais des contrats ont été signés rendant possible la préparation de dessins détaillés et le commencement des expertises géologiques. Tout sera prêt pour l'action immédiate aussitôt que la situation, devenue propice en Iran, le permettra.
De nombreux événements importants et intéressants se dérouleront pendant le plan de neuf ans, sans toutefois y avoir été directement associés. Ce fut d'abord et avant tout, dans l'enceinte de la Qiblih du monde bahá'í, la commémoration du centenaire de l'arrivée du Promis de tous les âges dans la cité-prison d' 'Akká, comme annoncée dans les anciennes écritures.
Le manoir de Mazra'ih, souvent désigné par le Gardien bien-aimé comme étant l'un des " manoirs jumeaux " où la Beauté Bénie avait résidé après neuf ans passés à l'intérieur des murs de la cité-prison d' 'Akká, et cher au cœur des croyants, étant associé à leur Seigneur, a finalement pu être acheté avec en plus 24000 mètres-carrés de terrains s'étendant dans la plaine, du côté est de la propriété.
L'érection de l'obélisque, marquant l'emplacement du futur Mashriqu'l-Adhkár sur le Mont Carmel, complète un projet que le Gardien bien-aimé avait amorcé.
La décision, relative au bâtiment qui servira de siège à la Maison Universelle de Justice, fut prise et annoncée au monde bahá'í, et les premières démarches ont été faites en vue de son érection sur le Mont Carmel, à l'emplacement sur l'arc que Shoghi Effendi avait désigné.
Le progrès de la Cause de Dieu acquiert une puissance croissante et nous pouvons avec confiance compter sur le jour où cette communauté, au temps voulu par Dieu, aura traversé les phases que son Gardien avait prévues pour elle, et aura dressé sur cette planète tourmentée les belles maisons du Royaume de Dieu lui-même dans lequel l'humanité trouvera le repos au terme de la confusion, du chaos et de. la ruine qu'elle-même a déclenchés, et la haine et la violence de notre temps se transmueront d'une façon durable en fraternité et en paix mondiale. Tout cela s'accomplira au sein du Covenant du Père éternel, le Covenant de Bahá'u'lláh.
La Maison universelle de justice